lundi 20 mai 2013

Hollande serait-il un hologramme ?


C'est avant l'été que le scandale pourrait éclater. La rumeur enfle : Hollande ne serait pas un robot, mais un hologramme... Lors de l'élection présidentielle, Hollande, (de son nom industriel RobHollande, de marque Sony), avait été loué pour plusieurs dizaines de millions, puis acheté par l'état en crédit-bail de 80 milliards par ans (soit environ 4% du PIB).

Or, lors de son intervention télévisée, de nombreux experts en robotique ont été surpris par les réactions de Hollande. Bien que les mimiques programmées comme la gravité, l'humour, ou les phrases saccadées aient été conformes, ils ont observé à certains moments une forte transparence, voire une disparition totale de l'écran. Cela pourrait donc laisser penser que Hollande est en réalité un hologramme.

Il y a encore peu de réactions de la classe poli(robo)tique, mais certains se sont livrés à quelques commentaires off-line : "Ce n'est pas une mauvaise nouvelle, c'est même une très bonne nouvelle pour la transparence de la classe politique", a commenté Michel Barnier.

Quant à Christine Lagarde, elle a déclaré : "je suis désespérément optimiste sur le fait que le "global trend" des hologrammes permette de contribuer à une "positive vision" sur les "negative news" des politiques de rilance. Il faut maintenant passer de la rilance à l'austéri-boom".

Enfin, Ségolène Royal, questionnée sur ses nombreuses années passées aux côtés d'un hologramme, s'est contenté d'un : "j'ai toujours su que la transparité de François Hollande relevait plus de l'hologrammerie que de la robotitude ".

mercredi 3 octobre 2012

Jim Sinclair : Le "quantitative easing" fontionne et va continuer de fonctionner...


Ou : pourquoi le "Quantitative Easing"sert avant tout à renflouer le système financier, et propulsera l'or au-delà de 3500$.

Traduit de :

 Chers amis,

Le "Quantitative Easing" fonctionne, et il continuera de fonctionner, si nous nous entendons bien sur ce que sont cet outil et son but. Tous ceux qui affirment, droits dans leurs bottes, que le Quantitative Easing ne fonctionne pas se trompent complètement et se ridiculisent aux yeux de ceux qui savent.

Le "Quantitative Easing" fonctionne parfaitement, mais l'économie et l'emploi ne sont pas le but principal de cet outil. Le but premier du Quantitative Easing est, jusqu'à présent, d'empêcher la faillite des institutions financières et des états. Ce sont des faits, pas des élucubrations.

En disant que tout cela va se produire, je n'émets pas une hypothèse. Je vous affirme qu'il n'existe pas d'outil autre que le Quantitative Easing à l'infini. Et avant même qu'on ait réalisé qu'il est bel et bien arrivé, il est déjà focalisé sur les états. Cela n'est pas ce que je pense, mais ce que je sais.

Ceux qui discutent, ou qui écrivent parmi nous où ailleurs que le Quantitative Easing est voué à l'échec montrent leur méconnaissance absolue des sciences monétaires. Le Quantitative Easing est fait pour marcher et continuera de marcher au fur et à mesure que de nouveaux objectifs seront fixés pour éviter les banqueroutes. L'impact du Quantitative Easing sera colossal mais ne ressemblera pas à ce que les prohètes en mal de sensationnel imaginent.

Il n'y a rien de sensationnel là-dedans, mais rien d'autre que le fait tout simple que un plus un font deux.

Bernanke a réussi à sauver le monde financier de la faillite. Maintenant, Bernanke et Draghi s'attaquent à le tâche de sauver les états de la faillite. Cela marchera et les fossoyeurs de l'euro en seront pour leurs frais. Cela fonctionnera et les adorateurs du dollar en seront également pour leurs frais.

Ce ne sont pas les Etats-Unis qui ont été les bénéficiaires du Quantitative Easing, mais les banques et les institutions financières occidentales. Etudiez l'histoire ou revivez-là. Il m'apparaît maintenant clair que nous allons la revivre.

L'inflation par les coûts s'abattra sur l'ensemble des pays développés. Ce n'est pas une hypothèse, mais une certitude. Et c'est une forme d'hyperinflation.

L'or sera propulsé vers 3500$ et au delà. Le seuil actuel des 1775$ n'est en rien une résistance, il sera dépassé, nul doute là-dessus.

Jim Sinclair : "Quantitative Easing à l'infini" - La partie finale.

Ou : Pourquoi le "Quantitative Easing" ne vise qu'à renflouer le système financier, et tend vers la destruction du dollar par l'hyperinflation.

Traduit de :
http://www.jsmineset.com/2012/09/25/review-qe3-to-infinitythe-final-end-game/


Chers amis,

Voici une revue qui, j'espère, permettra de contrebalancer la niaiserie des mass-medias qui véhiculent l'idée que le Quantitative Easing ne sert à rien.

Les espoirs de ceux qui croient que la déflation peut écraser le « Quantative Easing à l'infini » ne sont que pure folie répandue par des crétins de stature internationale.

La fin de partie du "Quantitative Easing 3", un QE à l'infini (avec un mois de répit de-ci de-là) sonnera lorsque le bilan de la Réserve Fédérale ne sera plus viable et que l'effet terminal sur le dollar sera avéré.

Passons en revue ce qui s'est passé et ce qui va se passer à partir de maintenant :
  1. Les émetteurs et les distributeurs de produits dérivés OTC (« Other The Counter », c'est-à-dire hors marchés de bourse) ont vendu du papier frauduleux à quasiment tous les opérateurs clients du système financier occidental. Intrinsèquement, les émetteurs et les distributeurs tenaient un livre de leurs transactions sur ces produits. Il n'y avait pas de problème tant que cette arnaque des produits dérivés restait une chaîne en « guirlande », c'est-à-dire un ensemble de transactions connectées dont la somme totale était égale à zéro. Disons qu'en face d'un produit dérivé perdant on pouvait mettre un produit dérivé gagnant (exemple type : un « call » jouant la hausse d'une valeur, face à un « put » jouant la baisse de cette valeur...)
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Ajout du traducteur (définition des produits dérivés sur Wikipedia) : un produit dérivé ou contrat dérivé ou encore derivative product est un instrument financier (IFRS 39) :
  • dont la valeur fluctue en fonction de l'évolution du taux ou du prix d'un produit appelé sous-jacent ;
  • qui ne requiert aucun placement net initial ou peu significatif ;
  • dont le règlement s'effectue à une date future.
Il s'agit d'un contrat entre deux parties, un acheteur et un vendeur, qui fixe des flux financiers futurs fondés sur ceux d'un actif sous-jacent, réel ou théorique, généralement financier.
Les transactions sur les produits dérivés sont en forte croissance depuis le début des années 1980 et représentent désormais l'essentiel de l'activité des marchés financiers. En 2004, l'ISDA a relevé une croissance annuelle de 29 % pour les dérivés sur produits de taux d'intérêt et de 21 % pour les dérivés sur actions et indices d'actions. Fin juin 2011, la valeur notionnelle des contrats de dérivés de gré à gré (over the counter – OTC) en cours était de 708 000 milliards de dollars1. Fin du rappel.
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  1. Jusqu'à la faillite de la banque Lehman Brothers (en 2008), l'ensemble des produits dérivés auraient pu être ramenés à zéro dans une banque de « résurrection des dérivés ». Les perdants se seraient réjouis d'effacer leurs pertes, et les gagnants auraient été furieux de ne pas toucher leurs gains. Mais la faillite de la Lehman Brothers a cassé cette guirlande des produits dérivés (une chaîne où le risque net était nul). Au moment de la faillite, certaines positions affichaient des gains colossaux, d'autres des pertes colossales. C'était bien trop pour le système financier. Il n'y avait alors aucune solution pratique autre que de transférer les produits affichant des pertes vers la réserve Fédérale, qui présentait l'avantage qu'aucun audit extérieur d'évaluation à la valeur de marché (« mark to market ») ne serait effectué. C'était le trou parfait pour y envoyer toute cette camelote...
  2. D'après la Banque des Règlements Internationaux (Bank of International Settlements), qui tient l'inventaire officiel des produits dérivés, le montant de ces derniers portaient alors sur un encours global de 1140 trillions de dollars (oui, vous avez bien lu !!! Il s'agit donc de 1140 mille milliards, ou encore 1140.000 milliards, autrement dit environ mille fois le PIB de l'Espagne ….).
  3. La B.R.I., voyant ce nombre avec horreur, a alors changé sa méthode de calcul des prix à maturité en prenant l'hypothèse qu'il n'y aurait aucun défaut ce qui a permis de réduire le montant total de l'ensemble des produits dérivés de toutes sortes à 700 trillions, nombre qui semblait plus « acceptable ».
  4. Lors du QE1 et QE2, la réserve fédérale a acheté des produits dérivés OTC, incluant les fameux « Mortgage Back Securities » toxiques pour les retirer au maximum des bilans du système financier occidental. Les bilans s'en sont trouvés « assainis » et on a évité une faillite systémique de l'économie mondiale. Cela veut dire que la réserve fédérale a contaminé son propre bilan pour pour réparer les bilans du système bancaire. Le montant acheté était important mais est resté modeste en regard des 1000 trillions dont nous parlons plus haut.
  5. La raison du QE3 (décidé ce mois de septembre 2012 ...QE à l'infini....), c'est la récession mondiale dans le monde occidental qui empêche de réparer les bilans du système financier. La crise larvée réside dans la faiblesse dissimulée du système financier pour lequel l'organe de régulation comptable (le FASB) a autorisé, au niveau international, les institutions financières à cacher leurs pertes en évaluant tous ces produits toxiques de la façon qui leur convient, et surtout sans référence à une valeur de marché, en premier lieu parce qu'il n'y a pas de valeur de marché....
  6. La crise que la Fed ne voit pas, c'est la réalité de son propre bilan, qui contient des trillions d'actifs douteux, que personne ne sait évaluer. Des chiffres sont donnés, mais aucune valorisation de marché n'a été faite et ne sera faite.
  7. Au fur et à mesure que le QE3 à l'infini, la Fed continue d'acquérir des actifs douteux en échange de dollars frais. Ainsi, la « camelote » entre au bilan de la Fed, et même temps des dollars sont émis de façon exponentielle. (N.d.T. : la BCE se comporte de manière identique, quand elle rachète les dettes des pays d'Europe, Grèce, Espagne, … etc. contre des euros frais).
  8. Or la fin de la partie va sonner, car la récession s'étendra a priori jusqu'à 2015-2017, avec en même temps de l'impression des dollars, une dette fédérale qui augmente, et le bilan de la Fed continue de se détériorer.

Par conséquent la fin de la partie, c'est la prise de conscience de la faiblesse du prêteur en dernier ressort qu'est la Fed, prise de conscience qui impactera la confiance dans la dollar et fera monter les taux d'intérêts.

Dorénavant, je ferai des articles succincts sur l'impact d'une banque centrale en faillite, la Réserve F
édérale US. La fin de la partie pourrait arriver plus tôt, mais seulement si un audit du bilan de la Fed est effectué, ce qui reste très peu probable, quel que soit le président élu en Novembre.

N.d.T : Cette analyse est tout à fait transposable aux cas des autres banques centrales. Pour la zone euro, remplacez « Fed » par « BCE » et « produits dérivés » par « dettes souveraines ».









mercredi 30 mai 2012

Le Crash des Titans - Episode 10 (mercredi 30 mai 2012).


Episode précédent : A bord du Hindenburg, les gens en avaient assez de subir des trous d'air et s'inquiétaient de voir le dirigeable
toujours se rapprocher de la mer. Aussi ils avaient décidé de se débarrasser du commandant Sarkozy, se plaignant qu'il se foutait de la gueule du monde. A la place on avait mis un Robot de chez Sony : Le RobHolland, présenté par M. Yamamoto. RobHolland avait prononcé un discours qui avaient rassuré les passagers, et notamment un passage qui disait : "Vive l'hélium pour tous, élevons nous dans les hauteurs", qui était devenu une chanson. Cette chanson pouvait se chanter sur des airs très différents, comme "La Madelon", mais aussi "Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux" et même "Tout va très bien madame la marquise".

Sur le Hindenburg, les docteurs Fitch et Moody avaient trop de travail. Outre qu'il fallait gérer le coma du quartier-maître Papandréou, lui prodiguer huit lavements et six saignées par jour, il y avait des nouveaux malades. Le capitan Rajoy était au plus mal. Depuis qu'il avait succédé à Zapatero, il était immédiatement tombé malade du debita systemicus (cf épisodes précédents).

- Capitaine Rajoy, comment allez-vous aujourd'hui ? ... ¿ Como está, hoy, Senor Rajoy ?
- La la la,  Yo no soy banquero, yo no soy banquero, soy capitán, soy capitán, soy capitán !.... La la la
- Comment vous sentez-vous ?
- Tout va bien, je vais bien , tout va bien, je vais bien ....
Fitch et Moody opinèrent du chef. Cela ressemblait bien à un délire typique du debita systemicus.

Pendant ce temps, les passagers avaient demandé des explications sur la situation, et comme ils faisaient de moins en moins confiance à l'équipage en place, ils avaient voulu avoir l'avis du RobHolland. Une conférence avait été organisée :


- "Commandant RobHolland, Vous nous avez dit "Vive l'hélium pour tous" et "élevons-nous dans les hauteurs", qu'est-ce que cela signifie ?

- Ah non je n'ai pas dit ça : Je n'ai pas dit ça ! je n'ai pas dit ça ..."  le Robholland se mit à bégayer.... M. Yamamoto, qui détecta immédiatement un bug du programme E.N.A. donna un violent coup de pieds dans le RobHolland, qui s'arrêta net. Le RobHolland reprit :
- J'ai dit "vers les hauteurs", pas "dans les hauteurs" ne déformez pas mes propos.
- Mais qu'avez-vous voulu nous dire ?
- Eh bien ... c'est simple. Au-dessus de nos têtes, il y a de l'hélium. Cet hélium est trop inutilisé. Il faut l'injecter dans les moteurs pour leur donner de la puissance. Ainsi le ballon s'élèvera vers les hauteurs.
... Il y eut une certaine stupeur dans la salle. Mais aussitôt, Jean-François un barman ancien G.O. du ClubMed, alias "J.F.K." se précipita :
- C'est extraordinaire ! Quel style ! Quelle vision ! Quel talent ! Quel génie ! Il est vraiment phénoménal, il est vraiment phénoménal ! Allez on chante on chante !...
Mais le G.O. avait bien du mal, les passagers n'avaient pas tout à fait l'entrain..... Tout à coup, un message tomba en provenance du Titanic, Le RobHolland y était invité avec le Commandant Cameron, et la colonnelle Merkel. Cameron, ajusta son slip panthère, qui était le seul vêtement qui lui restât. Merkel mis son bel uniforme et ses andouillettes AAA en sûreté. RobHolland était déjà prêt, puisqu'il avait des vêtements fournis d'origine en sortie d'usine.....

Pendant ce temps, sur le Titanic, la fête battait son plein. On n'entendait plus parler des quatrièmes classes, qui avaient été verrouillées à fond de cale. Certains cuisiniers chinois avaient tenté fuir avec leurs canots faits à la main, mais la plupart préféraient encore vendre leur canots contre des billets du Magic Cabaret (cf. épisodes précédents), libellés en trillions de dollars. D'ailleurs, le Magic Cabaret était aussi surnommé le Magic Casino. L'amiral Obama y passait tous ses après midi avec le Commandant Bernanke, le directeur, qui était un élément clé du bien être des passagers les plus fortunés du Titanic.


Le jour de l'arrivée de la délégation du Hindenburg, il y avait un menu spécial : de la fesse de bouc en bourse-ouflade. C'était un plat cuisiné par un chef qui travaillait avec Goldman et Sachs en cuisine, du nom de Jean-Paul Morgan. En voici la recette :


Fesse de bouc en bourse-ouflade :
- 100 milliards de dollars en billets fraichement imprimés
- 2 grammes de fesse de bouc puant, pour le goût,
- 200 hectolitres d'hélium
- passage à l'extrudeuse par Jean-Paul Morgan lui-même.
Servir immédiatement, ne garder aucun reste.

On avait mis cela au menu, parce que ça changerait du sempiternel "Magic Sandwich" de Goldman et Sachs.


On se mit à table. L'amiral Obama, qui était toujours jovial, rompit le silence :

- "Hey my friend what's your name ? NewHolland ? By the way, Holland is a cheese, right ? (se tournant vers le lieutenant Geithner)  Hey, is that the French Robot ?
- Yes, Admiral.
- Maille neille-me ... is ... RobHolland, dit RobHolland.
Ok RobHolland ! Come on ! Let's have a drink.... Hey let's take a picture Hey RobHolland, my friend ! I like what you say, I like you, you're great
(se tournant vers les autres ...) Yeah ! he's my friend !! let's take a picture !




On prit une photo de RobHolland avec Obama. Mais monsieur Yamamoto, qui surveillait son robot comme un véritable chaperon, fut gêné car quand RobHolland bougeait, on voyait que ses habits n'étaient pas si bien ajusté que cela. Ce que les gens de ne savaient pas, c'est que RobHolland ne savait pas s'habiller tout seul, car cette capacité ne faisait pas partie du module E.N.A. Et puis, M. Yamamoto ne voulait pas non plus qu'on examine de trop près son RobHolland, car contrairement à ce que certains pensaient, il n'était pas du dernier cri. C'était un modèle plutôt ancien. Les nouveaux modèles de robot de chez Sony étaient encore beaucoup trop chers et leurs capacités étaient nettement en-dessous des attentes de la clientèle.
 

samedi 19 mai 2012

Le Crash des Titans - Episode 9 (samedi 19 mai 2012).

Un vent d'automne avait soufflé très fort et poussé le Titanic et le Hindenburg vers des régions froides et tourmentées. Heureusement Super Mario, le nouveau commodore préposé à l'hélium sur le Hindenburg avait pris les choses en main, conformément aux instruction du vieux commodore en retraite Trichet.

Il avait organisé une opération massive d'injection de mille milliards de litres d'hélium dans les moteurs, car le Hindenburg avait perdu beaucoup trop d'altitude. Certains passagers avaient critiqué cette méthode comme dangereuse, mais la plupart avaient applaudi, car super-Mario avait rassuré tout le monde en arrimant le dirigeable au Titanic grâce à une liaison « SWAP ». La liaison SWAP consistait en un tuyau très gros qui reliait le dirigeable au navire, et dans lequel pouvait circuler aussi bien de l'hélium que des gaz de billets de banques brûlés, ou n'importe quel autre gaz ou liquide inflammable. Le tout était suffisamment étanche.

Mais l'ambiance n'était pas rose pour autant. Et Il y avait eu du changement. Le commandant Sarkozy avait été mis à pied définitivement pour mauvais comportement. Il avait proféré trop de grossièretés, et cela avait été jugé indigne de sa fonction. Le commendatore Berlusconi s'était fait lui aussi licencié pour attentat à la pudeur. Le quartier-maître Papandréou était toujours dans le coma, alors que le docteur Barroso et son équipe continuaient de lui administrer des saignées et des lavements. Après tous ces événements, la colonelle Merkel, s'était sentie bien seule, même si, heureusement, elle avait toujours dans sa cabine un bon stock d'andouillettes AAA et une bonne bouteille de schnaps pour se consoler.

Il fallut trouver des remplaçants à Berlusconi et Sarkozy. Mais il n'était pas facile de trouver du personnel formé en plein vol. On avait donc dû faire appel aux nouvelles technologies. Ainsi, au lieu de proposer le poste de Berlusconi à super Mario qui avait trop à faire avec l'hélium, on eut recours à un clone sur le même modèle, Mario II, qui semblait aussi performant que l'original.

Pour remplacer le commandant Sarkozy, c'était plus difficile. Que faire ? Les passagers ne voulaient plus de quelqu'un d'aussi vulgaire, méprisant et agité que Sarkozy. Mais qui pouvait faire l'affaire ? C'est alors que M. Yamamoto, un représentant de la firme Sony et passager sur le Hindenburg se présenta avec le dernier cri de leurs recherches en robots humanoïdes : le Rob'Holland. M. Yamamoto n'eut pas de mal à en faire la démonstration car, étant en voyage d'affaires, il en avait un modèle prototype dans sa cabine.

Rob'Holland était l'équivalent de RoboCop mais en version politicien. Ce modèle se voulait être le modèle phare de la gamme « homme politique européen ». Un grand soin avait été apporté à sa conception, notamment sur le plan du vocabulaire, qui excluait tout recours à la grossièreté ou à la vulgarité. Et il était doté d'un logiciel super-puissant E.N.A. (Enabled, Not Able). Cependant, il présentait certains défaut des prototypes :
- « Il est un peu gros, disaient certains
- Hi, hi ! …. Bien sûr c'est à cause des moteurs de levage de bras, nous pouvons corriger cela ...nous avons des moteurs plus petits, avait répliqué M. Yamamoto...
- Sa diction est saccadée ! remarquaient d'autres.
- Hi, hi ! Pas de problème, je vais faire un upgrade du programme E.N.A. dès ce soir.... »

Le lendemain, les passagers et l'équipage furent impressionnés du résultat. L'encombrement des lève-bras avait été réduit et la diction était plus fluide. M. Yamamoto avait même réussi à donner un peu de vie au regard du Rob'Holland, ainsi qu'un léger sourire qui inspirait confiance. L'idée qu'on remplaçât ce cuistre de Sarkozy par un robot, qui serait plus fiable, moins bruyant et moins vulgaire, et par nature plus honnête voire totalement désintéressé, remporta l'adhésion de tous. M. Yamamoto encaissa un beau chèque, avec option sur d'autres modèles du même type si celui-là s'avérait satisfaisant à l'usage.

Tout le monde n'était cependant pas ravi. Il y avait deux sous-officiers au caractères trempés, qui passaient leur temps à critiquer toutes les décision qui étaient prises : l'adjudant Mélenchon et la second-maître Le Pen. Cette dernière se faisait appeler « Le Pen de la Marine », ou « Marine » car elle avait fait ses classes dans la marine autrichienne. Ces deux-là passaient leur temps à se chamailler, mais on ne savait pas trop si c'était sincère ou s'il s'agissait d'un numéro de cirque. En tous cas, les passagers se délectaient de leurs empoignades.

On plaça le Rob'Holland à la manette française, celle qui actionnait le moteur français. Les passagers eurent l'autorisation de venir l'admirer. On lui avait mis un costume de pilote, et l'illusion était totale !.... Il levait le bras droit et tournait la barre à gauche de l'autre bras, puis revenait au centre, le tout avec un léger sourire. C'était étonnant.... Mais, tout à coup, il ouvrit la bouche et dit d'un ton monocorde : « Aux chiottes, …. la colonelle, et vive …. l'hélium gratuit … pour le bien-être de tous …. et …. l'élévation vers les hauteurs ».

Ce fut la surprise générale. Et pour M. Yamamoto, ce fut la stupéfaction, car il s'agissait selon lui certainement d'un bug du programme E.N.A, cette phrase ne correspondant à rien de ce qui pouvait avoir été mis en mémoire. Mais avant qu'il pût formuler la moindre explication, on entendit une ovation dans les rangs des passagers : « Hourrah ! Vive Rob'Holland , au chiottes la colonelle et vive l'hélium pour tous !!».

Quelques jours plus tard, la phrase de Rob'Holland avait fait le tour de l'équipage et des passager. Tout le monde se demandait ce qu'elle pouvait bien signifier ... Personne ne savait trop, mais cela sonnait bien et cela donnait de l'espoir. Dans « Au chiotte la colonelle » ceux qui n'aimaient pas la colonelle Merkel pouvaient se retrouver. « L'Hélium gratuit pour tous », cela résonnait bien aussi... quant à « l'élévation vers les hauteurs », cette phrase avait retenu l'attention de tous les navigateurs en plein questionnement sur les directions à suivre, ainsi qu'un certain nombre de passagers :
- « Pourquoi a-t-il dit cela ?
- Je ne sais pas, mais si vous voulez mon avis, c'est le fruit d'un calcul très complexe de Rob'Holland . Il ne peut pas avoir dit ça par erreur. C'est de la bonne came, Rob'Holland, c'est du « made in Japan. », et puis il a le programme E.N.A.
- Oui, c'est sûr, vous avez raison, je crois que ce qu'il veut faire, c'est nous indiquer le chemin pour reprendre de l'altitude.
Tout l'équipage se réunit alors pour étudier la phrase de Rob'Holland. Après plusieurs heures, ils firent une déclaration :

« Mesdames, messieurs. La phrase de Rob'Holland, pardon, du « commandant Rob'Holland » (s'il-vous-plaît …) nous interpelle tous. C'est le fruit d'un cerveau électronique d'une technologie très avancée. Aussi, avant de savoir quel en est le sens profond, nous vous proposons de la mettre en musique sur l'air de « La Madelon vient nous servir à boire » et ce soir, nous chanterons tous ce refrain, que nous aimerions adopter comme hymne sur le Hindenburg :

(Sur l'air de « La Madelon ...»)
« Qu'elle aille aux chiottes, aux chiottes, la colonelle !
Oui à l'Helium, et non à ses andouilles !
El'vons-nous jusque dans les hauteurs !
El'vons-nous, el'vons-nous, el'vons-nous! »

Pendant que tout le monde chantait, on pouvait admirer le tout dernier sourire (V3.15) apparaître sur le visage de Rob'Holland alors que ce dernier tenait fermement la barre les yeux fixés vers l'horizon. Ce jour-là, M. Yamamoto avait installé la version la plus aboutie du logiciel : dans le fond de l'oeil du Rob'Holland, on pouvait lire : « Rob'Holland V51.6 – Copyright Sony Corporation ». Et on sentait chez certains planer l'espoir que tout puisse un jour s'arranger, et chez d'autres une inquiétude diffuse qu'on ait mis un robot aux manettes qui, même s'il avait l'air intelligent, disait des choses bizarres.

vendredi 14 octobre 2011

Le Crash des Titans - Episode 8 (vendredi 14 octobre 2011).

Episode précédent : Sur le Titanic, ça commençait à sentir le roussi. Le « Magic Cabaret », animé par Magic Bernanke avec ses vraies-fausses apparitions de billets de banque commençaient à lasser le public. Certains gros bonnets de première classe qui avaient compris que quelque chose n'allait pas étaient sortis sur le pont pour négocier des canots de sauvetages avec les cuisiniers chinois. La rumeur courait qu'un terroriste grec nommé Papandreou était sur le navire, rumeur peu crédible, puisque le dénommé Papandréou (qui existait vraiment) était un quartier-maître du Hindenburg, atteint par la peste bubonique et dans un état comateux. Sur le Hindenburg, les passagers prenaient peu à peu conscience de la situation, mais l'équipage s'était retranché dans ses quartiers et s'en était tenu à quelques mesures modestes de délestage. Seul le commodore Trichet enseignait à son successeur Mario Draghi «le carabinieri» une solution finale qui consisterait à envoyer directement de l'hélium du ballon dans les moteurs....


Sur le Hindenburg, la musique s'était arrêtée. Les passagers étaient pris d'angoisse. On leur avait d'abord dit que tout allait bien. Que la vitesse était de trente nœuds et l'altitude de trois mille pieds. Mais ils trouvaient cela curieux, car ils pouvaient distinguer les poissons volants à la surface de la mer. D'autre part, on était toujours à la même distance du Titanic, or celui-ci faisait du sur place. Non … tout cela était bizarre... en réalité beaucoup soupçonnaient que les instruments de mesure ne devaient pas être très fiables.

Et puis il y avait autre chose. On s'était aperçu que la peste bubonique qui avait atteint le quartier-maître Papandreou était en réalité une autre maladie. Des médecins avaient un autre diagnostic que celui de l'équipage. Pour eux, ce n'était pas la peste, mais un virus connu depuis la nuit des temps : le « debita cancera systemicus » ou plus simplement « debita systemicus ». Le debita cancera systemicus était connu depuis l'antiquité. Il y a avait deux méthodes pour s'en débarrasser. La première consistait à suivre un régime draconien pendant dix ans. L'amaigrissement radical qui s'en suivait avait un effet thérapeutique tout aussi radical. Mais c'était trop long et trop pénible et pouvait tout de même entraîner la mort. L'autre méthode consistait à consommer régulièrement des denrées infectées par le debita systemicus. Un vaccin permanent en quelque sorte. Cela permettait de supprimer les symptômes de la maladie, mais pas vraiment de l'éradiquer. Et puis, il y a avait un gros problème : pour que le traitement soit efficace, il fallait indéfiniment augmenter les doses. Bref, il était toujours très difficile de se sortir d'une debita systemica aiguë.

Il y avait plusieurs formes au debita systemicus, le debita systemicus privatum et le debita systemicus publicum. Ces deux formes pouvaient se reproduire entre elles, ce qui les rendaient encore plus virulentes. Mais un autre problème était que le virus ne s'attaquait pas seulement aux personnes, mais aussi aux objets. Une fois que les êtres vivants étaient infectés, il s'attaquait aux matériaux durs pour se développer, notamment le fer. Le symptôme était alors identique à la rouille.

On était en train de s'apercevoir qu'à bord du Hindenburg, la rouille avait atteint l'armature même de la cabine, voire de l'ensemble du dirigeable. Et ce n'était pas de la rouille, mais bel et bien le debita systemicus. On avait l'habitude de dire : « Bof … c'est normal que ça rouille c'est du fer ». Mais au fur et à mesure, le debita systemicus avait fait un grand trou au milieu de la cabine. Cela s'était fait progressivement, de sorte que l'équipage n'y faisait plus attention. On avait fait installer des cordons pour que les gens ne tombent pas, et on avait dit aux passagers que c'était un balcon intérieur pour prendre l'air. Mais les passagers avait toujours trouvé bizarre qu'on fût en permanence en train d'agrandir un balcon intérieur.

Un jour, L'équipage s'était inquiété de savoir si cela pouvait atteindre la structure même de la cabine et mettre en danger les passagers. Alors, après une série de « stress tests » consistant à tapoter sur les parties métalliques avec des petits marteaux et un stéthoscope de fortune, on avait fini par mettre en place un « mécanisme de stabilité auto-porteur par fond inverse à liquidité spéciale. ». Les passagers n'y comprenaient rien mais ça avait l'air très rassurant. Mais un jour, un enfant s'était approché du bord et avait dit « Oh ! Regarde, papa, il y un grand trou au milieu de la cabine !!... ». « - Tais-toi, ne dis pas de bêtise mon garçon !... Ce n'est pas un trou, c'est un balcon ». avait répondu son père.

Sur le Titanic, un vent de panique avait soufflé, causé par la rumeur d'un prétendu terroriste grec dans le comma, mais le soufflé était vite retombé car personne n'y avait vraiment cru. Le Titanic était un vaisseau immense et étonnant où se côtoyaient des gens de tous horizons et de tous milieux. A l'étage supérieur il y avait les passagers de première classe, qui allaient au « Magic cabaret », et à fond de cale les passagers de douzième classe, qui étaient enfermés dans leurs quartiers, au cas où il y aurait des histoires.

Il y avait en première classe un casino géant. Le gens y gagnaient et y perdaient de grosses sommes. A ceux qui avaient perdu, on proposait un crédit à 0% pour se refaire. S'ils perdaient à nouveau, on leur donnait de nouveaux jetons, qui étaient censés avoir la même valeur que de l'argent. Cela s'appelait le «Quantitative easing». Du coup, le casino était très fréquenté, puisqu'on était toujours sûr de gagner, ou du moins de ne jamais vraiment perdre. Et quand il n'y avait plus de jetons, on en fabriquait avec du papier toilette, papier toilette qui pouvait aussi être utilisé pour la confection du «Magic Sandwich» des chefs Goldman et Sachs.

En d'autres endroits l'atmosphère était à la ferveur. Des petits groupes chantaient des cantiques, notamment le très célèbre «Je crois en Toi mon Dieu, je crois en Toi». Et puis il y avait aussi les cuisiniers chinois qui se fabriquaient des canots de sauvetage. Les passagers de première faisaient de bonnes affaires avec eux, puisqu'il leur donnaient des millions sous forme de jetons de casino en échange de leurs canot.
- « Ils sont épatants ces cuisiniers, disait l'un d'eux. Ils sont très travailleurs. Je trouve qu'on a tort de s'inquiéter de la situation, car je suis convaincu qu'ils vont nous sauver
 - Ah ?! Mais comment donc ?
- Mais cher ami, c'est très simple. Si le bateau coule, nous leur demanderons de fixer leur canots de sauvetage autour du bateau. Ils nous serviront de flotteurs et ainsi nous ne coulerons pas. Et puis si cela ne suffit pas, nous leur demanderons de ramer pour faire avancer le navire. Ils sont nombreux et forts comme des turcs. Ils mangent du riz, eux, pas du magic sandwich infesté au debita systemicus ! Ah, ah, ah !
- Oui, et puis ils ne peuvent pas nous laisser tomber, ils ont besoin de nous et de nos jetons de casino...
- Oui c'est certain. »
Et pourtant quelque chose n'allait pas. D'abord, contrairement à cette idée pourtant répandue, les cuisiniers chinois mangaient aussi du magic sandwich. Certes la recette était différente, puisque l'andouillette A+ était remplacée par de la cervelle de singe fermentée. Cela s'appelait d'ailleurs le «magic dim-sung» Mais la recette de base était identique et tout aussi toxique. Et puis les magics dim-sungs étaient aussi souvent infectés que les magic sandwiches par le virus du debita systemicus....

Tout à coup, on entendit des cris venant des étages du dessous, où logeaient les passagers de douzième classe. Ces derniers avaient forcé les grilles, étaient montés à l'étage supérieur et s'étaient rués dans le grand salon. «Occupons le grand salon !!» disaient-il. «A mort le Magic cabaret ! A mort Magic Bernanke !» criaient-ils. «A bas les milliardaires ! Aux chiottes l'Amiral Obama !» hurlaient-ils. Les choses allaient-elles encore se gâter ?...

Vous le saurez en lisant le prochain épisode du «Crash des Titans».




mardi 27 septembre 2011

Le Crash des Titans - Episode 7 (mardi 27 septembre 2011)


Episode précédent : Sur le Hindenburg, les membres de l'équipage doivent se délester de leurs affaires, car le dirigeable (pour ainsi dire ...) perd de l'altitude. Mais l'adjudant-chef Raffarin ne veut pas jeter son Astérix en peluche. Sur le Titanic, un "Magic Cabaret" a été mis en place pour les passagers de première classe, avec Magic Bernanke qui fait des tours de magie. On y sert du "Magic Sandwich", une création réputée de deux fameux chefs New-Yorkais : Goldman et Sachs. Pendant le Magic Cabaret, les cuisiniers chinois du Titanic se construisent des canots de sauvetage sous le regard hébété des matelots et des passagers de 9ème classe.

Sur le Titanic, il y avait toujours le « Magic Cabaret » pour les passagers de première classe. Mais ces derniers commençaient à se lasser. Et Magic Bernanke  avait disparu en coulisses pour souffler un peu et se rassasier d'un peu de Magic Sandwich.

- « Quel est le prochain tour de magie ? Dit un spectateur,
- Le twist !
- Le twist ? Mais c'est quoi ?
- Bof, j'en sais trop rien ….
- Le twist ! Le twist ! »

En coulisses :
- Bernanke ! Il faut que tu y ailles, on te demande le twist …
- Oh non ! pas le twist …
- Si ! Le twist !
- Non pas le twist !
- Si ! Le twist !
- Non pas le twist !
- Bernanke, attention tu peux pas nous lâcher comme ça ! Il faut que tu fasses un tour ! N'importe lequel mais fais quelque chose, sinon on doit arrêter le Magic cabaret ! »

Alors le commandant Bernanke, qui pourtant n'était pas magicien de métier, se remit sur scène, :
- « Mesdames, messieurs, .., le twist !
- Oh oui ! Oh oui ! Le twist ! »

Le twist était un tour de magie particulier : là où le spectateur s'attendait à voir sortir des billets de banques d'un chapeau, en fait on ne sortait rien, mais on en profitait pour voler la montre de la personne, ce qui la plongeait dans un certain embarras. Il fallait ensuite faire reparaître la montre quelque part, mais cela ne réussissait pas à tous les coups.

Au fond de la salle, quelques gros bonnets commençaient à se lasser du Magic Cabaret. « Sortons, il y en a marre de toutes ces conneries. »

Tout à coup un matelot pénétra dans le grand salon.
- « Mesdames, messieurs, un terroriste grec atteint de la peste bubonique se cache parmi nous. Il a probablement sauté du Hindenburg, il est extrêmement dangereux. Nous demandons à tous les passagers de le rechercher et de nous le signaler. Il a des bubons, il ne peut pas marcher, il lui manque un poumon. Vous pourrez le repérer facilement, il est sur une civière, et dans le coma. Mais ne vous y fiez pas, c'est une couverture, en réalité c'est un dangereux terroriste. »

Ce fut alors la débandade. Tout le monde quitta le salon. Les gens s'arrachaient les derniers billets de banques et se précipitaient dans leurs chambres pour vérifier que leurs avoirs étaient toujours dans les coffres. Ceux qui avaient quitté le salon un peu avant menaient déjà d'âpres négociations avec les cuisiniers chinois :

- « Toi donner moi canot de sauvetage, moi donner toi dollars OK ? 
- Non, honorable passager, toi donner moi pièces d'or. 
- Quoi ? ça va pas non, tu refuse du bon dollar américain ?! Terroriste ! Et toi, l'autre, là, tu en veux de mes dollars ? 
- Lao Tseu a dit :  si tu veux trouver la voie, je dois te couper la tête alors je vais te couper la tête.
- Arrière !! »

Ils virent alors sur le pont un polonais qui portaient un petit bateau de plage pour enfants. Ils se précipitèrent sur lui :

- « Combien pour ton bateau ?!!
- Euh, … un million de dollars. 
- Quoi c'est tout ? Tiens voilà un chèque d'un million et tu me donnes ton canot. 
- OK. »

Le polonais n'en revenait pas ! Un chèque d'un million de dollars ! Il ne pouvait s'empêcher de l'admirer et d'imaginer tout ce qu'il pourrait faire avec.

Quand les chinois virent qu'on pouvait tirer un million de dollars d'un canot, certains d'entre eux cédèrent aussi, au grand dam de leurs camarades qui essayaient de les en dissuader, leur recommandant de n'exiger que de l'or. Mais ce n'était pas si grave, car après tout, un million de dollars, ce n'était pas si mal pour un canot fabriqué avec du papier journal est des restes de « magic sandwich ».

...
 
Pendant ce temps, sur le Hindenburg, tout le monde était pétrifié. Le dirigeable (pour ainsi dire …) perdait toujours de l'altitude. Au restaurant, les gens avaient arrêté de manger. Tous avaient les yeux fixés sur la mer. Seul le barman essayait de remettre un peu d'ambiance :
- « Bof allez, ça va pas si mal non. Il faut positiver ! D'ailleurs, puisque tout va mal, l'équipage va forcément faire quelque chose, et donc ça ira mieux ! »

Mais personne n'écoutait. Les passagers n'avaient plus confiance. Les membres de l'équipage étaient tous retournés dans leurs chambres. Angela, se regardait dans le miroir et se trouvait vieillie. Nicolas avait trouvé une valise plein de crottes sous son lit, encore un bizutage de ses camarades. « les salauds ! Les salauds ! » trépignait-il.

Mais dans la salle des machines se passait une réunion très spéciale. Le vieux commodore Trichet avait donné rendez-vous à son successeur Mario, dit Mario Draghi le carabinieri.

- « Mario, je suis content que tu sois venu me voir. 
- Ma si, signore commodore.
- Tu vois, Mario, je ne t'ai jamais beaucoup aimé, j'ai toujours préféré ton frère Jurgen. 
- Zé sais, signore commodore.
- Mais maintenant je me fais vieux. Je suis fatigué. Tu as vu, c'est le bordel ! Je crois pas que Jurgen puisse faire grand chose. 
- Oui, signore commodore. 
- Ce sont tous des incapables, Merkel, Sarkozy, Berlusconi, et je te parle même pas de ces ronds-de-cuir de Van Rompuy et Juncker ... des minables, tous des minables. 
- Oh oui, signore commodore.
- Si tout va mal, tu me fera le plaisir de les jeter tous par-dessus bord.
 
- Mais tu ne touchera pas à Christine, tu m'entends, pas à Christine ! 
- Oui, signore commodore.
- Il faut que je te dise quelque chose. Cette bande d'abrutis ne comprend rien à rien. Tu vois ces tuyaux, là ? Regarde-les bien, en fait je les installé pour pouvoir injecter de l'hélium du ballon dans les moteurs grecs, portugais, espagnol et italien. Ces imbéciles ne s'en sont même pas rendu compte. Eux, ils se foutent pas mal de ce que nous, aux machines, on est obligé de faire. « Il faut gérer la crise, diriger le vent sur le ballon, redonner confiance aux passagers, souffler dans les hélices, et c'est la faute à Nicolas, et c'est la faute à Angela et gnagnagna, et gnagnagna, et y faut changer les règles de la roulette et blablabla, …. », mais ils sont cons ou quoi !! Des crétins, je te dis, des crétins !
- Oui signore commodore.
- Alors tu vois, des tuyaux, il y en a d'autres. Tu sera capable de les installer ?
- Oui signore commodore.
- Une fois que tu les auras installés, tu devra utiliser cette manette, tu vois, celle où il y a écrit ''INFLATE''. Mais il faudra rester très discret, tu m'entends, très discret !
- Né vous inquiétez pas signore commodore, n'oubliez pas qué z'ai travaillé au restaurant, chez Goldman et Sachs à Nou-York. Le dicrézione, ça mé connaît.
- Tu vois, il y a quelques années, je ne t'aurais pas dit tout ça. Mais maintenant, il n'y a plus le choix, on est coincés. Et si Angela te fait des remarques, tu lui donneras quelques andouillettes AAAAA, et elle t'embêtera plus.
Oui signore commodore.