Episode précédent : Sur le Hindenburg, les membres de l'équipage doivent se délester de leurs affaires, car le dirigeable (pour ainsi dire ...) perd de l'altitude. Mais l'adjudant-chef Raffarin ne veut pas jeter son Astérix en peluche. Sur le Titanic, un "Magic Cabaret" a été mis en place pour les passagers de première classe, avec Magic Bernanke qui fait des tours de magie. On y sert du "Magic Sandwich", une création réputée de deux fameux chefs New-Yorkais : Goldman et Sachs. Pendant le Magic Cabaret, les cuisiniers chinois du Titanic se construisent des canots de sauvetage sous le regard hébété des matelots et des passagers de 9ème classe.
Sur
le Titanic, il y avait toujours le « Magic Cabaret » pour
les passagers de première classe. Mais ces derniers commençaient à
se lasser. Et Magic Bernanke avait disparu en coulisses pour
souffler un peu et se rassasier d'un peu de Magic Sandwich.
- « Quel
est le prochain tour de magie ? Dit un spectateur,
- Le
twist !
- Le
twist ? Mais c'est quoi ?
- Bof,
j'en sais trop rien ….
- Le
twist ! Le twist ! »
En
coulisses :
- Bernanke !
Il faut que tu y ailles, on te demande le twist …
- Oh
non ! pas le twist …
- Si !
Le twist !
- Non
pas le twist !
- Si !
Le twist !
- Non
pas le twist !
- Bernanke,
attention tu peux pas nous lâcher comme ça ! Il faut que tu
fasses un tour ! N'importe lequel mais fais quelque chose,
sinon on doit arrêter le Magic cabaret ! »
Alors
le commandant Bernanke, qui pourtant n'était pas magicien de métier,
se remit sur scène, :
- « Mesdames,
messieurs, .., le twist !
- Oh
oui ! Oh oui ! Le twist ! »
Le
twist était un tour de magie particulier : là où le
spectateur s'attendait à voir sortir des billets de banques d'un
chapeau, en fait on ne sortait rien, mais on en profitait pour voler
la montre de la personne, ce qui la plongeait dans un certain
embarras. Il fallait ensuite faire reparaître la montre quelque
part, mais cela ne réussissait pas à tous les coups.
Au
fond de la salle, quelques gros bonnets commençaient à se lasser du
Magic Cabaret. « Sortons, il y en a marre de toutes ces
conneries. »
Tout
à coup un matelot pénétra dans le grand salon.
- « Mesdames,
messieurs, un terroriste grec atteint de la peste
bubonique se cache parmi nous. Il a probablement sauté du
Hindenburg, il est extrêmement dangereux. Nous demandons à tous
les passagers de le rechercher et de nous le signaler. Il a des
bubons, il ne peut pas marcher, il lui manque un poumon. Vous
pourrez le repérer facilement, il est sur une civière, et dans le
coma. Mais ne vous y fiez pas, c'est une couverture, en
réalité c'est un dangereux terroriste. »
Ce
fut alors la débandade. Tout le monde quitta le salon. Les gens
s'arrachaient les derniers billets de banques et se précipitaient
dans leurs chambres pour vérifier que leurs avoirs étaient toujours
dans les coffres. Ceux qui avaient quitté le salon un peu avant
menaient déjà d'âpres négociations avec les cuisiniers chinois :
- « Toi
donner moi canot de sauvetage, moi donner toi dollars OK ?
- Non,
honorable passager, toi donner moi pièces d'or.
- Quoi ?
ça va pas non, tu refuse du bon dollar américain ?! Terroriste ! Et toi, l'autre, là, tu en veux de mes dollars ?
- Lao
Tseu a dit : si tu veux trouver la voie, je dois te
couper la tête alors je vais te couper la tête.
- Arrière !! »
Ils
virent alors sur le pont un polonais qui portaient un petit bateau de
plage pour enfants. Ils se précipitèrent sur lui :
- « Combien pour
ton bateau ?!!
- Euh,
… un million de dollars.
- Quoi
c'est tout ? Tiens voilà un chèque d'un million et tu me
donnes ton canot.
- OK. »
Le
polonais n'en revenait pas ! Un chèque d'un million de
dollars ! Il ne pouvait s'empêcher de l'admirer et d'imaginer
tout ce qu'il pourrait faire avec.
Quand
les chinois virent qu'on pouvait tirer un million de dollars d'un
canot, certains d'entre eux cédèrent aussi, au grand dam de leurs
camarades qui essayaient de les en dissuader, leur recommandant de
n'exiger que de l'or. Mais ce n'était pas si grave, car après tout,
un million de dollars, ce n'était pas si mal pour un canot fabriqué
avec du papier journal est des restes de « magic sandwich ».
...
Pendant
ce temps, sur le Hindenburg, tout le monde était pétrifié. Le
dirigeable (pour ainsi dire …) perdait toujours de l'altitude. Au
restaurant, les gens avaient arrêté de manger. Tous avaient les
yeux fixés sur la mer. Seul le barman essayait de remettre un peu
d'ambiance :
- « Bof
allez, ça va pas si mal non. Il faut positiver ! D'ailleurs,
puisque tout va mal, l'équipage va forcément faire quelque chose,
et donc ça ira mieux ! »
Mais
personne n'écoutait. Les passagers n'avaient plus confiance. Les
membres de l'équipage étaient tous retournés dans leurs chambres.
Angela, se regardait dans le miroir et se trouvait vieillie. Nicolas
avait trouvé une valise plein de crottes sous son lit, encore un
bizutage de ses camarades. « les salauds ! Les salauds ! »
trépignait-il.
Mais
dans la salle des machines se passait une réunion très
spéciale. Le vieux commodore Trichet avait donné rendez-vous à son
successeur Mario, dit Mario Draghi le carabinieri.
- « Mario,
je suis content que tu sois venu me voir.
- Ma
si, signore commodore.
- Tu
vois, Mario, je ne t'ai jamais beaucoup aimé, j'ai toujours
préféré ton frère Jurgen.
- Zé
sais, signore commodore.
- Mais
maintenant je me fais vieux. Je suis fatigué. Tu as vu, c'est le
bordel ! Je crois pas que Jurgen puisse faire grand chose.
- Oui,
signore commodore.
- Ce
sont tous des incapables, Merkel, Sarkozy, Berlusconi, et je te
parle même pas de ces ronds-de-cuir de Van Rompuy et Juncker ...
des minables, tous des minables.
- Oh
oui, signore commodore.
- Si
tout va mal, tu me fera le plaisir de les jeter tous par-dessus
bord.
…
- Mais
tu ne touchera pas à Christine, tu m'entends, pas à Christine !
- Oui,
signore commodore.
- Il
faut que je te dise quelque chose. Cette bande d'abrutis ne comprend
rien à rien. Tu vois ces tuyaux, là ? Regarde-les bien, en
fait je les installé pour pouvoir injecter de l'hélium du ballon
dans les moteurs grecs, portugais, espagnol et italien. Ces
imbéciles ne s'en sont même pas rendu compte. Eux, ils se foutent
pas mal de ce que nous, aux machines, on est obligé de faire. « Il
faut gérer la crise, diriger le vent sur le ballon, redonner confiance aux
passagers, souffler dans les hélices, et c'est la faute à Nicolas,
et c'est la faute à Angela et gnagnagna, et gnagnagna, et y faut
changer les règles de la roulette et blablabla, …. », mais
ils sont cons ou quoi !! Des crétins, je te dis, des crétins !
- Oui
signore commodore.
- Alors
tu vois, des tuyaux, il y en a d'autres. Tu sera capable de les
installer ?
- Oui
signore commodore.
- Une
fois que tu les auras installés, tu devra utiliser cette manette,
tu vois, celle où il y a écrit ''INFLATE''. Mais il faudra rester
très discret, tu m'entends, très discret !
- Né
vous inquiétez pas signore commodore, n'oubliez pas qué z'ai
travaillé au restaurant, chez Goldman et Sachs à Nou-York. Le
dicrézione, ça mé connaît.
- Tu
vois, il y a quelques années, je ne t'aurais pas dit tout ça. Mais maintenant, il n'y a plus le choix, on est coincés. Et si
Angela te fait des remarques, tu lui donneras quelques andouillettes
AAAAA, et elle t'embêtera plus.
- Oui
signore commodore.